St-Martin-de-Ré : la grogne des détenus

Quelque 80 détenus de la centrale auraient refusé de réintégrer leur cellule mardi dernier.

L'information provient de la famille d'un détenu. L'administration pénitentiaire, qui n'a pas répondu à nos questions, ne la confirme pas. Mardi, plusieurs dizaines de détenus de la maison centrale de Saint-Martin-de-Ré - 80, selon la source - auraient refusé de réintégrer leur cellule après la promenade. Ils voulaient protester contre leurs conditions de détention, sans que l'on sache avec précision la nature de leurs griefs.

Les communications entre la prison et l'extérieur auraient été aussitôt suspendues. Et mercredi, plusieurs détenus, sans doute considérés comme les meneurs, auraient été transférés vers d'autres établissements, notamment à Poitiers-Vivonne.

Sanctions à la clé

La déléguée régionale de l'Observatoire international des prisons, Barbara Liaras, n'était pas au courant jeudi matin. Elle rappelle toutefois que « le blocage est pour les détenus le seul moyen d'expression, puisqu'ils ne disposent pas du droit de pétition ou d'association ». Il entraîne habituellement pour ses auteurs la comparution devant la commission de discipline, avec sanctions à la clé.

Après une légère baisse durant l'été, le nombre de détenus dans les prisons françaises est reparti à la hausse. Il était de 66 704 au 1er octobre, en hausse de 0,9 % par rapport au 1er septembre, pour 57 000 places. Sur un an, l'augmentation est de 4 %.

L'administration pénitentiaire ne donne plus le détail de la population carcérale par prison. Ses statistiques montrent cependant que 128 des 246 établissements ou quartiers sont en surpopulation, dont 12 ont un taux d'occupation de 200 % et plus. Ce qui n'est pas le cas de Saint-Martin où, comme dans toutes les centrales, l'encellulement individuel est la règle.

Source : Presse carcérale (Sud Ouest)