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Blog indépendant d'information sur le mouvement social en Charente-Maritime.

Des éducateurs de la sauvegarde de l'enfance du département en grève

 Des éducateurs de la sauvegarde de l'enfance du département en grève

Ils dénoncent la suppression d'un dispositif qui accompagne des jeunes en rupture.

Neuf éducateurs de l'ADSEA 17 (association départementale de sauvegarde de l'enfance et de l'adolescence) avaient déposé, hier, un préavis de grève afin de protester contre la suppression des trois Dapi (Dispositif d'accompagnement pédagogique et d'insertion) de Saintes, Surgères et Rochefort (1).

Dans une lettre lue à l'occasion de la cérémonie des vœux qui se tenait dans les locaux rochefortais de la direction générale, les éducateurs ont dénoncé « la politique de l'urgence préconisée par le Conseil général au détriment de la prévention ».

« Nous nous élevons aujourd'hui contre la mise en place d'une politique du pire qui ne répond que partiellement aux vrais problèmes de nos jeunes », estiment-ils.

Créée il y a une dizaine d'années, les trois antennes des Dapi accueillent chaque année entre 25 et 30 jeunes de 16 à 21 ans en grandes difficultés et en rupture scolaire. Pendant un an, les éducateurs et les jeunes se fixent pour objectifs de raccrocher les wagons de l'Éducation nationale ou de déterminer un projet professionnel. En permettant à 80 % des gamins suivis de se réinsérer dans une orientation professionnelle, l'efficacité de l'outil ne serait plus à démontrer, estiment les salariés de l'ADSEA.

Le Conseil général qui finance à 100 % les nombreux services de l'ADSEA, en aura décidé autrement. « En 2012, les élus du Conseil général ont voté à l'unanimité son schéma départemental de la prévention et de la protection de l'enfance 2013-2017. Le Département a considéré qu'il fallait qu'il revienne à ses compétences fondamentales. Et la compétence scolaire n'en fait plus partie. Mais n'oublions pas : il n'y a pas de suppression de postes », explique Jean-Claude Doré, président de l'ADSEA.

Foyer d'urgence

Au sein de l'association, on préfère donc parler de redéploiement. La suppression des trois Dapi serait « compensée » notamment par la création d'un foyer d'urgence qui pourrait accueillir cinq jeunes 24h / 24, sur l'un des sites de l'association à Rochefort.

« Nous n'avons rien contre le projet d'un foyer d'extrême urgence. Mais il n'y a plus d'éducatif dedans. Nous allons servir de garde-chiourme ! Ne reconnaître que l'urgence et supprimer la prévention, c'est incohérent », confie un salarié.

« En clair, les 25 à 30 jeunes que nous accueillons chaque année sur les 3 Dapi et à qui nous n'offrirons plus de solutions, deviendront dans les mois, les années à venir et pour les plus visibles d'entre eux, les cinq futurs clients du centre d'urgence que vous voulez mettre en place. Les autres seront abandonnés ! », assurent les grévistes.

Reçus hier matin par Jean-Claude Doré, certains ont fini par claquer la porte. « Aujourd'hui, on donne la priorité à ce qui est visible. On ne répond plus aux besoins de la société mais à des urgences budgétaires », commentait, hier, un salarié.

(1) L'ADSEA emploie 160 salariés. Elle comprend de nombreux services comme une maison de l'enfance et un foyer pour adolescents, répartis dans tout le département.

Source : Presse réinsérée (Sud Ouest)

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